Manipulation [ft. Brooke]

Après deux semaines d'attente interminable, j'allais enfin pouvoir effectuer mes grands débuts à la Maison Close. Si j'étais apparu lors du dernier show par le biais d'une vignette annonçant mon arrivée prochaine, cette fois c'est officiel, mon premier match officiel aura lieu lors du troisième show de la fédération, puisque j'allais affronter Finn Balor et Ted DiBiase dans un Triple Threat match. Les débuts du Villain allaient être épiques ! En attendant, je passais presque tout mon temps libre à la salle de sport à m'entraîner plus que jamais. Je multipliais les séances et les séries pour être au sommet de ma forme le jour J. En plus ça me permettais d'évacuer le trop plein d'adrénaline que je ressentais depuis quelques jours.

J'étais arrivé très tôt à la salle ce matin, dès l'ouverture, et après quelques kilomètres sur un des tapis roulant, je m'étais installé à la presse pour travailler mon explosivité. J'étais maintenant en sueur, les muscles de mes cuisses me brûlaient, mais je continuais. Après quelques dernières répétitions, je m'arrêtais enfin et j'avisais un employé de la salle qui passait par là.

MARTY SCURLL » Une bouteille d'eau. Plate. Fraîche. Vite.

Le ton ne souffrait d'aucune contestation. L'employé se dépêcha d'aller me chercher ladite bouteille pendant que je m'épongeais le front avec sa serviette tout en essayant de reprendre mon souffle.

Pendant que je récupérais des efforts consentis, j'en profitais pour jeter un coup d’œil aux personnes présentes à la salle ce matin. Il n'y avait pas grand monde, tout juste quelques habitués qui essayaient de rentabiliser leur abonnement, et une jeune femme, que j'étais sûr de n'avoir jamais croisé ici jusque-là.Elle s'étira longuement, me donnant à voir son corps sous des angles ma foi très sympathiques. Ventre plat, jambes fines mais musclées, et un cul prodigieusement bombé, la demoiselle prenait soin d'elle, c'était évident. Après ses assouplissements elle opta pour le tapis de course. Je décidais de m'approcher l'air de rien. De toute façon je devais travailler le haut du corps et les haltères étaient rangées juste à côté. J'en prenais deux, d'une vingtaine de kilos chacun, et je commençais à effectuer des séries d'élévations latérales. Entre temps, l'employé arriva avec ma bouteille d'eau

MARTY SCURLL » Pose ça là, lui dis-je en désignant un banc sur lequel se trouvait déjà ma serviette.

Il s'exécuta et s'éloigna sans demander son reste. J'enchaînais les répétitions jusqu'à sentir mes épaules me brûler. Quand vraiment je n'y tins plus, je reposai les haltères sur leur socle avant d'aller me désaltérer. Fraîche, exactement comme je l'avais demandé. J'en profitais pour adresser la parole à ma voisine.

MARTY SCURLL » Tu es nouvelle ici, n'est-ce pas ? C'est la première fois que je te vois, et comme je suis là tous les jours...

J'avais déjà eu droit à des accueils frileux, mais là on était à la limite du polaire ! A son visage je vois qu'elle n'a aucune envie de me parler, et qu'elle me répond uniquement par politesse. Je ne sais pas ce qu'elle s'imagine, peut-être qu'elle pense que je lui parle par désespoir, ou que je suis un gros relou, mais en tout cas j'aime pas son attitude. L'air supérieur, c'est moi qui le donne, pas l'inverse ! Pourtant je ne laisse rien paraître, je lui adresse un grand sourire quand je me saisis de sa main pour y déposer un baiser.

MARTY SCURLL » Scurll. Marty Scurll. Je suis un combattant de la maison close.

Une fois les présentations faites, je m'installe sur un banc de muscu, afin de lui laisser un peu d'espace et qu'elle ne se sente pas agressée. Elle est manifestement sur la défensive et je ne veux pas lui donner de raisons supplémentaires de se méfier.

MARTY SCURLL » Tu comptes débuter bientôt à Aphrodisiaque ? Je veux dire... tu comptes te battre ou tu bosses juste dans les coulisses ?

Ma réponse a eu l'air de la rassurer, car je peux remarquer qu'elle se détend légèrement et qu'elle m'adresse même un joli sourire. Voilà qui est bien mieux. Après tout, quand je ne suis pas sur un ring, je suis un garçon absolument charmant, elle n'a donc aucune raison de se montrer désagréable. Et puis il faut bien le reconnaître, en général on préfère me compter parmi ses amis, plutôt que parmi ses ennemis. Elle me raconte ce qu'elle compte faire à la Maison Close, évidemment avec un corps pareil elle a envie que tout le monde puisse l'admirer. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle n'a pas l'air timide la demoiselle. Je tique quand elle me dit que mon nom lui est inconnu. Faute de goût flagrante, mais bon elle aura tout le temps de rattraper son retard en me regardant évoluer dans le ring.

MARTY SCURLL » Je lutte depuis que j'ai 14 ans, depuis 14 ans du coup. D'abord en Angleterre, avant de m'exporter un peu partout dans le monde. Mais assez parlé de moi... Dis-moi, comment comptes-tu t'imposer dans la fédération ? T'assurer que les gens aient envie de voir ce magnifique corps sculpté par l'effort ? Tu le sais, l'important dans ce business, c'est de faire un impact.

Je la dévisageais avec curiosité. Pour l'instant, je n'arrivais pas à savoir si elle était juste une autre fille gaulée comme une déesse ou bien s'il y avait quelque chose d'autre en elle. Quelque chose de plus. Mais j'espérais bien apporter rapidement une réponse à mon interrogation.

Visiblement elle n'a pas l'air plus intéressé que ça par l'exposé de mon parcours, mais j'ai du mal à lui en tenir rigueur, étant donné que je me fous moi-même pas mal du pedigree de mes interlocuteurs. Je préfère juger sur pièce, c'est toujours plus révélateur. Un CV, ça s'arrange. Une performance sur le ring, non. Avec un petit sourire je constate qu'elle n'est pas disposée à me dévoiler son plan d'attaque pour devenir la reine de la Maison Close. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle souhaite rester énigmatique. Pas de soucis, je verrais ça par moi-même. Voilà qui rajoutera encore plus de piments aux prochaines nuits d'Aphrodisiaque. Je lève les bras en l'air en guise d'abandon, tout sourire.

MARTY SCURLL » Aucun problème, j'attendrais de voir ça de mes yeux. Et de toute façon, je déteste me faire spoiler une bonne histoire, donc finalement tout est pour le mieux comme ça.

Je reprenais ma bouteille et en descendait la moitié d'un trait. J'observais mon interlocutrice avec intérêt. J'avais du mal à savoir si je l'emmerdais avec mes questions, ou si elle était juste sur la défensive avec moi. Être un Villain peut avoir des désagréments, mine de rien.

MARTY SCURLL » Et pour ton information, sache que je m'intéresse aux femmes en toutes circonstances. Sur le ring comme ailleurs. J'ai juste hâte de voir ce que ton entraînement va bien pouvoir produire, c'est tout.

Enfin elle sembla se détendre légèrement, décroisant ses bras de sa poitrine. Je ne pus d'ailleurs m'empêcher de penser qu'il était dommage de cacher un tel spectacle, mais je me retenais de faire tout commentaire. Je n'allais pas tout gâcher maintenant avec une touche d'humour mal perçue, ce serait trop bête. Du coup je l'écoutais poliment m'expliquer que si je voulais voir ce dont elle était capable, je n'avais qu'à chercher des vidéos de ses exploits passés. Là encore, j'imaginais sans problème que Youtube ne devrait pas manquer de compilations mettant en avant ses courbes affriolantes. Mais là encore, je me gardais bien de lui faire partager mon idée.

MARTY SCURLL » Je préfère attendre dans ce cas. Je suis plutôt du genre à regarder vers l'avenir, et non à ressasser le passé, aussi glorieux fut-il. Je suis sûr que je ne serai pas déçu.

J'eus également droit à un clin d'oeil, ce qui était manifestement un bon signe. Je la regardais plier son tapis et me préparais à prendre congé. Elle semblait prête à continuer son entraînement, mais elle se ravisa et me demanda si mon entraînement avait été efficace jusque là. Je lui souris franchement en répondant.

MARTY SCURLL » Premier match et première victoire la semaine dernière, merci de demander. Si tu es fan de replay, tu devrais pouvoir le trouver sur le site de la fédération. Et si tu le souhaites je peux te proposer une place au premier rang pour assister à ma prochaine victoire.

A mon tour maintenant de lui faire un petit clin d'oeil, avant de m'installer sur un rameur afin de poursuivre mon entraînement, tout en gardant la possibilité de discuter.

J'étais satisfait qu'elle s'installe à côté de moi, comme ça je pouvais parler tout en m'entraînant si le cœur m'en disait. J'avais déjà fini les réglages du rameur, c'était un programme que j'utilisais fréquemment et dont j'étais content. En terme d'entraînement l'habitude avait du bon. Je souris suite à sa dernière remarque. C'est vraiment aimable de sa part de s'inquiéter de ma future victoire.

MARTY SCURLL » Je l'espère aussi pour être complètement honnête avec toi. Mais quand on s'en donne les moyens, il n'y a aucune raison que les choses ne tournent pas en votre faveur, non ?

J'aimerais beaucoup avoir une telle femme dans mon coin pour mon prochain match. Nul doute qu'elle impressionnerait d'une façon ou d'une autre mon adversaire. Et comme n'importe quel avantage est bon à prendre quand il s'agit de remporter une victoire, je n'allais pas me priver si j'avais l'occasion de me donner un petit coup de pouce.

MARTY SCURLL » Et puis qui sait ? Peut-être que je pourrais assister à ta première victoire lors de la même soirée. Si c'est le cas, il faudra absolument que nous allions fêter ça ensemble. Qu'en dis-tu ?

Je commençais à ramer, doucement pour l'instant. Je ne voulais pas être trop essoufflé pour pouvoir continuer ma discussion avec ma charmante voisine d'entraînement.