(aksana) — room.

Aksana avait préparé son arrivée à l'industrie numéro une mondiale. Étonnamment, l’élégance de son sang revenait au galop, nature qu’elle chassait par pur sentiment de liberté absolue, de destruction gratuite et d’émancipation déraisonnée. Ainsi, ses longs tissus défilaient à la longueur de ses bras, dessinant avec perfection les moindres courbes de sa peau. Sa main, aussi lourde fusse-t-elle sur le parfum sucré, était sertie admirablement et elle en partagea une bouffée de pulsation avant de prendre en mains ses bagages. Elle poussa ce dernier rempart d'ascenseur avant de voir que sa demeure allait devoir se soumettre à ses penchants colorés.Il va falloir appeler le réceptionniste pour ces couleurs immondes... dit-elle d'un air exaspéré.

Aksana avait déplié ses affaires pour la toute première fois depuis son renvoi à la World Wrestling Entertainment. En réalité, celle qui a succédé à l'honneur de Jolie Garce Gang amplifiait ses programmations pour éteindre la flamme de ses prétendantes, devenues beaucoup trop importante pour son avenir à la Maison Close. En parlant d'avenir, la voilà en train de contempler l'une de la génération WWE, qui, à son tour, regarde patiemment la porte de sa demeure. Aksana ne s'attendait pas à avoir de la visite, elle qui a pourtant l'habitude de n'avoir que des lopins à ses orteils. Elle revenait, milk-shake en main, près de la carrure imposante du monsieur. Hey, Brock Lesnar! Comment vas-tu ? La Russe orna un rictus avant de placer délicatement sa main sur l'épaule de son confrère. Seule elle savait pertinemment que cette approche était purement et uniquement dans le but d'être un minimum gentille envers ses fans. Disons qu'elle s'entraînait sur Bayley autrefois.

Des lèvres d'Aksana s’échappa un petit rire angoissant. La mention de Brock Lesnar avait refermé davantage sa poigne sur la tasse désormais vide qu’elle maintenait entre ses mains. Elle s'était trompée, mais, l'habitude était là. On ne pouvait pas changer la stupidité que pouvait contenir Aksana. Cela dit, elle s’en fichait peut-être pas mal. Il était difficile de comprendre les méandres de la pensée de notre Russe, cette même demoiselle qui ne vivait plus que pour son travail de traductrice à la maison. Le prisme par lequel elle observait son environnement n’était pas des plus limpides. Alors quelles réflexions défilaient dans son esprit lorsqu’elle se tenait là, face à un bel homme avenant devant la prédatrice ? Le mystère n’allait pas se résoudre de lui même. Faire la conversation n’était pas trop son fort et les efforts pour se contrôler lui agressaient le crâne avec force. Oh, Dave Batista, bien sûr, tu es le fameux catcheur connu pour ses RKO, non ? Enfin, je crois, Batista... Ah oui, l'équipier de Rey Mysterio ? Non, tu ne me déranges pas plus que ça, j'étais en train de déballer mes dernières tenues de lutte... Tu veux les consulter ? Les acquiescements, les sourires, même la complaisance de Batista lui tapait déjà sur le système. Elle savait qu’il ne fallait pas craquer, ne plus faire d’esclandre et se montrer digne d’une réputation.

Dave commençait à croire que la jeune femme jouait avec ses nerfs en le prenant pour quelqu'un qu'il n'était pas, alors certes, pour Brock Lesnar il avait fait l'impasse, mais le comparer à Randy Orton était vraiment abusé... Soupirant dans son coin, il décide de répondre avec une pointe de mécontentement. Sérieusement ? Tu me compares à Randy Orton, ce pseudo catcheur ? Ma carrière ne s'arrête pas à mon partenaire Rey Mystério, j'ai comme l'impression que tu n'es pas très bien informée en ce qui concerne le catch. Lui aussi commençait à perdre patience depuis quelques secondes, sa visite était simplement courtoise mais apparemment ça pouvait vite dégénérer. Tes tenues de lutte ? Non, je laisse ça à tes fans, même si je doute que tu en ai beaucoup avec une telle attitude. Dave lui fait un clin d'oeil, une pointe d'ironie dans ses propos... Il joue avec ses nerfs comme elle venait de le faire avec les siens.

Accoudée sur le comptoir, une cigarette empruntée à sa compatriote d'équipe à la bouche, Aksana regardait Batista se laisser envenimer par la furie. Elle n'appréciait pas les solitudes, ces minutes qui s’écoulaient si péniblement lorsqu’on ne faisait rien. Pas de victime à interroger, pas de lutteuses à brûler, personne à tourmenter… Le quotidien lui arracha un soupir ; elle se mit à apercevoir tout le charisme imposant du légendaire Batista. Comment sais-tu que je les montre à mes fans ? Quelle question Aksana, quelle question... Mais son cerveau bien trop blondinet ne permettait pas de relier quelques neurones d'intelligence. C'est ainsi qu'elle caressa avec douceur le creux de sa pommette, tapissée par un voile de deux ou trois jours de barbe. Tu es beau quand tu t'énerves... Rand-.... Batista.

Les comparaisons faites par Aksana sur son camp déplaisait fortement à notre très cher Dave, l'animal, c'était son surnom, n'aimait pas qu'on se moque de lui, comme toute personne à l'ego assez démesuré ce dernier veut qu'on le respecte, mais après tout elle ne le connaissait peut-être pas, ou vaguement... Quoi qu'il en soit, Mister Batista ne veut pas s'énerver, encore moins contre une aussi jolie jeune femme comme elle. Il soupire malgré tout aux mots de la jeune femme en se disant qu'elle devait fait exprès d'être aussi bête. C'est mon petit doigt qui me l'a dit. Répondit-il, en faisant référence à sa dernière phrase concernant ses fans. Dave ne se laissait pas amadouer aussi facilement par Aksana mais se laissait malgré tout faire par la jeune femme, il ajoute simplement ces quelques mots. Moi aussi je t'aime bien, même si j'ai déjà perdu ton prénom ! En revanche, si tu as besoin de gros bras pour t'aider dans ton emménagement, n'hésite pas, auquel cas je ne te servirais pas à grand chose.

J'ai besoin d'un homme effectivement, personne ne s'est désisté pour me prêter ses mains... A vrai dire, la moitié de JGG s’était échouée sur une plage de démence, rongée par un amour impossible et une fascination perverse envers le monsieur nommé Batista. On aurait pu penser que l’entendement de la belle se soit repenti peu à peu de la folie après son renvoi à la WWE. Les signes en demeuraient presque inexistants. Oui, vous avez bien lu, presque. L’eau coulait sous les ponts après sa cure de retour dans les rings avec pour résultat des évolutions inattendues. Bien... Batista, c'est bien ça ? Je ne pensais pas que... tu oserais venir jusqu'à moi pour me prêter mains fortes. Dressée au centre de cette loge, la donzelle avait cependant titillée une lueur qui s’était enfouie très profondément dans ses méandres spirituels. C’était comme si le courage d'Aksana avait trouvé un écho grâce à la présence du catcheur qu'elle admirait au point de vue physique. Il semblait ne pas la jauger trop facilement.

J'ai comme l'impression être arrivé au bon moment dans ce cas. L'animal lui fait un petit clin d'oeil, gardant un sourire assez éclatant sur ses lèvres. Venir en aide aux jeunes femmes en détresse comme Aksana ne dérangeait en rien Dave, même si, habituellement, lorsqu'on lui manquait de respect, le quadragénaire quittait les lieux sans donner son reste, mais avec la jeune brunette ça semblait être différent, comme si elle ne le faisait pas exprès. Tu t'es souvenue de mon prénom ? Je t'en félicite !
Que puis-je faire pour toi ? Gardant toujours sa sympathie sur le visage, Dave se tenait face à la jeune femme et attendait de savoir quel dur labeur il allait devoir faire pour satisfaire les demandes de la gazelle.